Réalisme et naturalisme

Publié le par Aru/ki

Quand la littérature devient un terrain d'expérimentations diverses et variées où, a défaut d'épingler les petits huamins papillonants, on les décrit minutieusement dans toute leur horreur...

XIX° siècle : Le Réalisme

 

Se développe entre 1848 et 1890. S’oppose au lyrisme et à « l’idéalisme » romantique suite au développement de la classe ouvrière. La Révolution de 1848 marque l’aboutissement des rêves romantiques mais aussi le rappel des dures réalités sociales. Tout d’abord utilisé dans un sens péjoratif et polémique (œuvres jugées vulgaires). Aujourd’hui appliqué à tous les romanciers qui cherchaient à représenter les mœurs de leur temps (Balzac) ou les tristes réalités du quotidien (Flaubert => Mme Bovary). Le courant fut baptisé par le peintre Courbet en 1855 : il donne ce nom à une exposition où l’art s’intéresse à tous les aspects, même prosaïques, de la vie.

 

L’urbanisation et les progrès de l’éducation permettent le développement de l’idée de démocratie. Le positivisme et le scientisme s’opposent à la tradition cléricale. C’est aussi une période, dans les domaines industriel, scientifique et médical. Le réalisme (et plus tard le naturalisme) s’emparent de ces changements sociaux et aussi des changements politiques (1848, 1852, 1870).

 

Ses principes majeurs sont la reproduction la plus fidèle possible de la réalité et l’application de la méthode des sciences expérimentales et de la philosophie positiviste dans les romans (écrivain = savant).

           

Les principaux thèmes du réalisme sont l’influence du milieu sur l’individu (selon Balzac, chaque individu implique son environnement, tandis que celui-ci explique le personnage => importance des descriptions), la présentation des mœurs d’une époque/ d’un milieu/ d’une classe (le monde ouvrier fait son entrée dans la littérature), éclairées par le contexte historique, politique et social, ainsi que l’exposition de la vie urbaine et/ou provinciale. Enfin, il présente souvent les misères sociales ou l’ascension sociale d’un individu (Splendeurs et Misères des Courtisanes…). Il n’hésite pas à choisir des sujets non-esthétiques, voire laids (cadavres, maladies, misère…) (même si cela est inspiré du romantisme) : s’inscrivent dans leur siècle.

 

Il prend la forme d’un roman « objectif » à la 3° personne, la seule subjectivité étant celle du personnage à travers qui on voit. Ses intrigues sont tirées de faits divers (Mme Bovary). Les auteurs ont le goût de la documentation (et des termes précis), recherchent un langage approprié à chaque personnage et à son milieu, et ont l’amour du « fait vrai ».

 

Les grands écrivains réalistes sont Flaubert, Stendhal et Balzac ainsi que Maupassant (plutôt naturaliste), qui qualifie l’art du romancier d’ « illusionniste » : « le romancier, même s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous en donner la vision  plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même ».

 

 

Pendant ce temps, dans l’Art : Réalisme en peinture avec Courbet (Un enterrement à Ornans (1849), L’Origine du Monde) ou Millet (L’Angélus, 1859).



 Le Naturalisme

 

 Mouvement littéraire (pas artistique, définit plus explicitement : il veut adopter une attitude scientifique au profit d’une esthétique de la vérité) de la fin du Second Empire, né de l’influence des sciences, de la médecine expérimentale et des débuts de la psychiatrie, il se développe entre 1860 et 1890. Il nie la notion « d’inspiration » des romantiques

                                

Ses grands principes sont de renforcer certains caractères du réalisme, la vérification expérimentale (par le romancier dans les romans) du rôle des prédéterminations sociales et biologiques sur l’individu et le groupe.

 

Ses thèmes majeurs sont le rôle du physiologique (plus que du psychologique), l’étude des tares physiques et psychiques, l’importance, non seulement du milieu, mais aussi de l’hérédité. Il expose le monde du travail (commerce, industrie…), les paysages urbains et s’inspire beaucoup du machinisme et de la Révolution Industrielle.

 

Le naturalisme se traduit par des cycles romanesques couvrant plusieurs générations (Les Rougon-Macquart de Zola), des descriptions précises du milieu à l’aide d’un vocabulaire technique et/ou spécifique, qui se juxtapose avec le langage parlé ou populaire des protagonistes. Chez Zola, on constate également un faible pour la métaphore et le grossissement épique. Il influence le roman et le théâtre.

 

Les grands écrivains naturalistes sont Zola, Maupassant et Daudet. Huysmans, d’abord naturaliste (A vau-l’eau, 1882) se tourne rapidement vers le décadentisme, influencé par l’ « esprit fin de siècle » (A Rebours, 1884) : « ce que je reproche au naturalisme […], c’est l’immondice de ses idées, […] c’est d’avoir incarné le matérialisme dans la littérature, d’avoir glorifié la démocratie de l’art !’ »

 

 

Pendant ce temps, dans l’Art : Les opéras de Charpentier traduisent la veine naturaliste.


 
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