L'Iliade ou le chant épique
Nous avons dans la partie théâtre précisé que le théâtre était lié à la cité ou à la Cour, c'est-à-dire à une vie sociale intense. La poésie était plutôt en vogue dans les sociétés princières ou sociétés de délassement, ses thèmes étant l’Amour (pour les dames) et la Guerre (pour les sieurs) *histoire que personne ne s’endorme (trop)* Le but principal de la poésie étant de chanter ce qui est grand, l’objet poétique devient grand et noble *cqfd*, c’est ce qu’on appelle la dignité politique (ce qui sera grandement utilisé par Baudelaire, mais ceci est une autre histoire)
Chante, Déesse, du Pèlèiade Akhilleus la colère désastreuse, qui de maux infinis accabla les Akhaiens, et précipita chez Aidès tant de fortes âmes de héros, livrés eux-mêmes en pâture aux chiens et à tous les oiseaux carnassiers. Et le dessein de Zeus s'accomplissait ainsi, depuis qu'une querelle avait divisé l'Atréide, roi des hommes, et le divin Akhilleus.
Qui d'entre les Dieux les jeta dans cette dissension ? Le fils de Zeus et de Lètô. Irrité contre le Roi, il suscita dans l'armée un mal mortel, et les peuples périssaient, parce que l'Atréide avait couvert d'opprobre Khrysès le sacrificateur.
On voit ici que la poésie est un chant, ce qui renvoie au poète et à sa lyre (et aux divers dérivés de la poésie, à savoir opéras et chansons *oui, oui, les textes des chansons de nos jours appartiennent (dans une certaine mesure) au registre poétique (comme quoi la littérature est décadente), même si les poètes courtois doivent se retourner dans leur tombe en entendant les créations des paroliers (tiens au fait, petit sondage, pensez-vous que le pire soit les chansons débiles (« que je t’aimeuh, que je t’aimeee ») ou vulgaires (« -- » (pas de ça sur mon blog))* enfin dans la catégorie digression on est quand même parti assez loin, là, donc revenons à notre sujet de départ *c’était quoi déjà ?*).
Le chant renvoie également au fait que les mots viennent de l’intérieur, de l’âme (voire de l’intérieur de l’âme) et que la poésie est fortement liée aux sentiments et aux émotions. Le terme « déesse », quand à lui, indique l’étroit lien du poème avec le divin. On peut également noter dans ce court extrait quelques adjectifs homériques *épithètes qui révèlent certaines des caractéristiques morales ou physiques, même sociales, du personnage, le plus connu étant « l’Aurore aux doigts de rose », vive la culture générale* qui soulignent la nature métaphorique de la poésie (oui, d’accord, dans cet extrait on ne croule pas sous les images, mais c’est le début du dîner, les invités ne sont pas encore chauds), qui ne se dit pas de manière naturelle, mais plutôt dans un genre scandé, rythmé *qui fait un joli bruit de fond*.
La poésie servant à légitimiser un ensemble de choses, les poèmes homériques, *qui remontent aux temps archaïques*, racontent l’épopée des grands ancêtres pour donner de la prestance aux rois actuels. Cela renvois à la capacité qu’a le poème à faire vivre, comme le montre le fait que les poèmes homériques aient été « divinisés » et soient, bien qu’issus d’une civilisation éteinte, partie intégrante de notre culture. *Tiens, au fait, pour la joie de dénoncer les portes ouvertes, nous vous rappelons que le poème était originalement versifié (dans la version originale, hein) pour faciliter leur apprentissage, car ils passaient par la tradition orale (d’où le fait que l’histoire tende parfois à languir un chouïa, il fallait qu’au milieu des cris et des bâfrements tout le monde puisse suivre l’histoire)*
[Nous rappelons à notre aimable et éclairé lectorat que s’il veut ressortir ça au Bac, il serait bon de trier et de reformuler les informations parce qu’Aki n’y va pas avec le dos de la cuillère…]